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Conseils de recruteur
Conseils de recruteur
  • Actuellement prof de GRH en école d'ingénieur, j'ai été recruteur en cabinet de conseil pendant quelques années. Ce blog est destiné aux diplômés Bac+5 qui souhaitent acquérir une méthodologie pour réussir leur recrutement. Ludovic Bellenguez
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8 juillet 2015

Se faire coopter sans le demander : Méthode

The_Mentalist_2008_Intertitle

Rassurez-vous, je n'ai pas encore sorti mon costume 3 pièces, même quand il fait 40° à l'ombre et je ne me prends pas pour Patrick Jane. Je ne vous propose pas un cours de manipulation mentale, juste des rappels de bon gros sens paysan pour atteindre ce miracle : se faire aider sans avoir à le demander.

Si vous avez suivi mes précédents posts sur ce blog sur le sujet, vous en êtes arrivé à ce moment où vous avez réussi à provoquer un échange téléphonique avec un professionnel.

1ère astuce : Confirmer le RDV par mail

Suite à l'échange (mail ou téléphone) que vous avez eu avec votre cible, confirmez toujours le RDV pris par mail. Et là, méga top astuce : pensez toujours à joindre votre CV avec ce mail de confirmation. Ce dernier peut se rédiger de la façon suivante :

Bonjour,

Pour faire suite à notre échange de ce jour, je vous confirme notre RDV téléphonique de vendredi prochain à 14h.
En prévision de cet échange, je vous joins mon CV en PJ à ce mail - cela vous permettra de mieux me connaitre et de gagner du temps pour notre réunion. Je tenais à vous remercier du temps que vous me consacrez et qui me sera très utile pour la construction de mon projet professionnel.

Thierry Rieschmonfiss
06 01 01 02 02
Thierry.rieschmonfiss@hsbc.fr

Nous verrons tout à l'heure pourquoi il est super malin de mettre son CV en PJ.

Préparer sérieusement ce RDV téléphonique

C'est LE RDV a ne pas rater et donc à préparer. Je vous rappelle les conditions d'un bon échange téléphonique :

  • On se met dans un endroit qui capte : rien de pire qu'une conversation téléphonique qui coupe à tout bout de champs. Idéalement, appelez d'un fixe, mais si vous appelez d'un portable et que vous constatez que vous ne captez pas bien, ne vous acharnez pas et indiquer à votre interlocuteur que vous allez le rappeler ou replanifier votre RDV. Ce serait quand même dommage que tout cela échoue à cause d'un problème technique.

 

  • On se met au calme. En la matière, j'ai tout eu. Le candidat qui m'appelle alors qu'il est en train de faire ses courses. Ou alors il est dans le métro ou sa voiture (et bien oui, je profite de ces temps morts...). Ou alors le colloc qui débarque bruyamment dans la chambre... Bref, mettez-vous dans des conditions idéales pour échanger : au calme, votre CV devant vous, votre liste de questions sous les yeux et de quoi prendre des notes. D'ailleurs, n'hésitez pas à avoir un kit main libre pour pouvoir prendre vos notes sans risquer le torticoli avec votre téléphone (Retour d'expérience personnel sur le sujet!)

 

  • On sait se présenter rapidement. En effet, lors de cet échange téléphonique, ce n'est pas vous qui devez parler, mais votre interlocuteur. Sachez vous présenter en 2 ou 3 mn. Vous n'aurez qu'à replanter le décor : "Merci de me consacrer du temps, je suis étudiant, je cherche à m'informer sur votre métier pour alimenter la construction de mon projet pro". Il ne faut pas encore parler de recherche d'emploi ou de stage ici.

 

  • On prépare ses questions. Rien de pire que d'arriver le jour J les mains dans les poches. La plus grosse erreur à éviter, c'est de faire perdre son temps à un professionnel. S'il sent que vous ne savez pas où vous allez, il va s'impatienter et cela va complètement vous décrédibiliser.

 

C'est quoi un bon questionnement?

Vous allez structrurer votre questionnement de la façon suivante :

  • Vous allez tout d'abord poser des questions factuelles. Votre objectif est ici d'avoir la vision la plus claire et la plus concrète possible du poste qui vous intéresse. Il ne faudra pas se limiter à "Bon alors? Vous faites quoi au quotidien?", parce que vous risquez de ne rien comprendre. Il faut savoir qu'il est toujours super compliqué pour un professionnel de résumer en quelques mots ce qu'il fait (Un peu comme quand vos parents vous demande de résumer ce que vous faites en cours...). Du coup, vous allez aider votre interlocuteur en lui demandant des exemples concrets. "Vous me dites que vous gérez des missions de conseil en marketing... Pourriez-vous me décrire par exemple votre dernière mission de conseil en marketing? Quels étaient les outils? Qui étaient vos interlocuteurs? Quelles ont été les étapes du projet? Les réalisations?"

 

  • Vous allez ensuite élargir votre questionnement. Tout d'abord aux équipes, toujours factuellement. "Comment sont organisées vos équipes? Quels sont le profil des personnes qui la constituent? Comment les intégre t on quand on est junior? Comment y évolue t on? Comment y est on évalué?"

 

  • Vous allez ensuite continuer à élargir votre questionnement avec des sujets un peu plus perso. "Qu'est ce qui vous plait le plus dans votre métier? Qu'est ce qui vous donne envie de vous lever le matin?" pour ensuite enchainer avec la question inverse "Qu'est ce qui est le plus difficile dans votre métier? Qu'est ce que vous n'aimez pas faire?". Ce niveau de question est essentiel car c'est souvent ici que vous aurez des déclics sur votre projet pro. Soit vous vous direz : " ce que me dit ce type m'a l'air canon!" ou parfois ce sera "franchement, ça m'a pas l'air terrible ce qu'il fait..." ce qui vous permettra d'avancer dans vos réflexions professionnelles.

 

Comment je fais pour être coopté sans le demander alors?

A ce niveau du questionnement, vous n'êtes plus vraiment un inconnu pour votre interlocuteur : il a vu votre CV et vu que votre parcours tenait la route. Il a pu prendre connaissance de vos questions intéressantes et voir que vous n'étiez pas à côté de la plaque. Du coup, à ce niveau - et si le métier qui vous a été décrit vous plait bien évidemment - vous pourrez demander de l'aide.

Faites ça de façon diplomatique avec un bon vieux :

"Tout ce que vous me dite valide les a priori très positifs que j'avais sur votre métier. Je vais bientôt être en recherche de stage, apprentissage, emploi  (rayer la mention inutile) : quels seraient vos conseils pour optimiser ma candidature?"

Vous verrez que dans 80% des cas, votre interlocuteur va vous répondre :

"Et bien, si tu veux j'ai ton CV - je peux si tu le souhaites le transférer à mes RH" (Tu parles que je veux!)

Et voilà comment on se fait coopter sans le demander! Gardez bien en tête qu'un recruteur accordera toujours 100 fois plus d'importance à une candidature qui vient de l'interne par rapport à une candidature qui arrive anonymement dans sa mail box. D'ailleurs, la cooptation est de plus en plus souvent valorisée dans les entreprises (dans la boite où je bossais, un coopteur pouvait recevoir 2k€ en chèque voyage - ça se prend) 

CHUCK NORRIS

Et si mon interlocuteur ne me propose pas la cooptation?

Et bien ce n'est pas un drame! Si vous n'êtes pas assez lourd pour lui suggérer (pas toujours évident) et bien récupérez un maximum d'informations sur le processus de recrutement et sur les interlocuteursConnaitre le processus de recrutement dans ses moindres détails est un avantage conccurentiel énorme par rapport aux autres candidats qui ne s'attendront peut être pas à un entretien collectif avec étude de cas, le tout en anglais. Alors que vous, petit malin, vous aurez déjà tout ça en tête et vous ainsi beaucoup moins de pression pour aborder les entretiens.

LA dernière question à poser avant de raccrocher

"Puis je faire référence à notre échange dans ma lettre de motivation ou lors de mes éventuels entretiens?"

N'hésitez pas à faire référence à vos échanges avec des internes dans la LM et en entretien. C'est un gros plus qui va démontrer votre motivation et votre débrouillardise au recruteur (Très peu de candidats sont capables de faire ce type d'efforts - cela vous fera donc sortir du lot).

Par contre, demandez bien à votre interlocuteur son autorisation avant de le faire et ce pour deux raisons :

  • d'une part parce que c'est poli (et oui!)
  • d'autre part, parce que vous n'êtes pas à l'abri que cette personne vous réponde "Ouh là! surtout pas, je viens de claquer ma dém' et les RH ne m'aiment pas du tout!". Et ça, se faire recommander par une personne qui n'est pas en odeur de sainteté, c'est pas terrible!
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