Faire un bilan sur soi-même

Le bilan sur soi est peut-être l’étape la plus difficile à faire dans une recherche d’emploi. Je vois trop souvent des candidats sous-estimer cette étape, elle est pourtant essentielle pour ne pas se tromper dans son orientation métier et entreprise. J’ai trop souvent des candidats qui se lancent tête baissée dans leurs candidatures, rencontrant bon nombre d’entreprises en entretiens et remettant ainsi les clés de leur succès entre les mains de la chance.

Pire! Je déteste rencontrer des candidats qui me prennent pour un conseiller d’orientation et qui viennent en entretien les mains dans les poches sans connaitre leurs forces et n’ayant aucune idée de ce qu’ils souhaitent faire.

Cette étape est difficile pour plusieurs raisons :

• La tête plongée dans le guidon de notre quotidien, nous sommes souvent les moins à même de tirer un bilan sur nous-même. Il est dans ce cas important de faire appel à d’autres personnes pour nous aider à faire ce travail. L’idéal étant de pouvoir interroger les personnes qui nous ont déjà vus travailler comme d’anciens collègues ou managers.
• Ce travail est difficile car il demande parfois une remise en question et que cette dernière n’est pas toujours simple. Il faut être capable de s’entendre dire ses quatre vérités.

Si vous réussissez à mener à bien cette réflexion, vous verrez que votre recherche sera d'autant plus facile. D'expérience, je sais que c'est parfois la décision de se mettre en recherche qui est la plus difficile à prendre. Une fois cela fait, les étapes de réalisation s'enchaînent beaucoup plus rapidement que ce que l'on croit.

Il est difficile de dégager une méthodologie permettant d’effectuer ce recul sur soi. A mon sens, il faut organiser le bilan que l'on fait une expérience professionnelle au regard des compétences développées sur les points suivants  :                       

• Des compétences techniques, pour toute profession nous avons appris à maitriser des outils, des techniques particulières (Par exemple, dans mon métier, je maitrise les outils qui me permettent d'aller chercher des candidats sur le marché de l'emploi, je sais les évaluer en entretien et je sais comment questionner un manager pour comprendre son besoin, etc.)
• Des méthodologies de travail. Comprendre un processus et ses étapes. Maitriser les outils pour la réalisation de ce processus (ex. la méthodologie de la gestion de projet, savoir fixer des deadlines et faire avancer un projet, animer des réunions, articuler une équipe sans avoir un management organisationnel mais opérationnel),
• Des compétences relationnelles. Savoir communiquer en entreprise, comprendre sa diplomatie et s’y adapter. S’avoir adapter son discours à ses interlocuteurs, être pédagogue. Savoir être constant dans son attitude, ne pas se laisser influencer par son affect dans sa communication d’entreprise ; rester lucide,
• Des compétences fonctionnelles. A savoir la connaissance d’un métier (Connaître le fonctionnement d'une Direction Financière, d'une DRH par exemples), d’un secteur d’activité (connaitre le secteur d'activité de la Finance ou de la Distribution par exemples)

 Il faudra donc être capable de se jauger au regard de ces 4 points d’analyse. Cela permettra de mettre en perspective cette première analyse avec les postes qui pourraient nous intéresser et ainsi avoir une première idée de la compatibilité de notre profil avec ces éventuels métiers.

Quand vous sollicitez une personne de votre entourage dans le cadre de ce bilan (un ancien manager, d'anciens collègues ou autres personnes que vous jugez utiles), n'hésitez pas à structurer votre questionnement sur ces 4 points. Vous constaterez parfois que l'image que vous dégagez est différente de ce que vous croyiez être. Demandez à ces personnes d'être les plus concrêtes possibles, de s'attacher à des exemples pour illustrer leur analyse de votre personne. 

Dernier conseil : ne vous auto censurez pas !

Je vois très souvent des étudiants qui se refusent à postuler dans les entreprises les plus prestigieuses car ils ont l’impression qu’ils n’auront pas leur place là bas. C’est foutrement faux ! Qu’est ce que cela vous coûte d’essayer ? Pensez vous que tous les employés de ces groupes prestigieux sont diplômés de l’X ?

Je garde à l’esprit cet étudiant qui me faisait une présentation de Ferrari dans le cadre d’un  de mes cours sur la recherche d’emploi. Ce dernier me disait que du haut de son diplôme (une petite école d'ingénieur de province), il ne serait jamais reçu chez cette prestigieuse marque.

Pourtant l'un des directeurs de Ferrarri a été Jean Todt, diplômé de l'EDC, une des plus petites écoles de commerce de France que beaucoup de personnes reagardent d'un air condescendant ! (Je l'appelle moi-même l'Ecole de la Dernière Chance...). Une formation ne fait heureusement pas tout. Donc foncez!

Il y a un poncif de la citation de Mark Twain qui dit : "Ils ne savaient pas que c'étaient impossible, alors ils l'ont fait".